27 octobre 2011

Pas de son, pas d'image

Je n'ai rien, pas de son, pas d'image, et encore moins sa présence physique, le bruit de sa respiration, son odeur ou son regard. Rien. Juste l'écran et, de temps en temps, un petit message qui s'affiche avec son pseudo qui apparaît en jaune sur le fond bleu criard.

Je suis au bureau. Je ne sais où il est, chez lui à Ch... ou à la fac où il travaille. Mais il travaille, comme moi, s'interrompant quelques secondes régulièrement pour répondre au précédent message. Ce n'est pas un de ces chats ordinaires qui se déroule classiquement en compliment-trips-matos-dispo-quand et où. Non. C'est une discussion théorique et calme, de mon coté, toujours un peu provocatrice mais pleine d'idées et d'idéaux du sien. Depuis qu'il a repris contact, l'échange ne s'est pas arrêté.

Naturellement, il sait comment maintenir mon attention, mon intérêt, mon excitation. Il sait très bien y faire même, consciemment ou pas, au point qu'il me donne envie de lui faire mal. Je le lui dis, lui demande s'il a toujours ses pinces à linge sur les seins. Il me répond oui. Il se les pose et se les enlève lui-même, sans instructions de quiconque, tant est fort son besoin de subir, d'éprouver sa résistance à la douleur. Et comme il n'a toujours pas trouvé de Maître, son Maître, celà lui était devenu nécessaire de se l'affliger lui-même, ainsi qu'il me l'a avoué dans un précédent échange.

Je décide de prendre la main et lui demande de poser les pinces sur sa langue. Ca le surprend, bien sûr, mais il s'exécute. Une pince au centre, une sur la gauche, une sur la droite. Il a la bouche ouverte, il bave.

Je lui demande de m'indiquer quand il commence à avoir mal. Il me répond qu'il a l'habitude et sait se maitriser. Toujours cette agressivité latente. Je dois lui répondre calmement et lui expliquer qu'il doit m'indiquer quand il commence à sentir la douleur pour me permettre de reprendre la main, prendre son contrôle. Silence. Je vérifie d'un oeil les minutes qui passent en haut à droite de mon écran. Un message : "je commence à avoir mal". Très bien, je lui demande de tenir encore trois minutes.

Je laisse passer trois minutes. Passées, je le lui fait enlever que celle de gauche. Il repart pour trois minutes. Je le laisse saliver, lui demande s'il sent la douleur, "oui", s'il sent le plaisir, "intensément". Trois minutes encore, et lui fait enlever celle de gauche.

Il reste une pince et il repart pour un tour. Je ne lui dis rien, lui laisse croire qu'il ne repart que pour trois minutes, mais en moi décide de ne plus compter les minutes, de laisser filer le temps jusqu'au moment où il demandera grâce. Plus de messages, juste les chiffres de l'horloge numérique qui avancent, une minute, trois minutes, cinq minutes, sept minutes, douze minutes. Un message : "deviens fou". Il capitule.

"Tu enlèves tout".

"Merci !".

Silence, il reprend son souffle et ses esprits.

Nouveau message. "Embrasse moi".

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