18 décembre 2011

Appréhension (1)

Oui, j'appréhendais ce deuxième plan avec R1.

Bien sur, l'appréhension classique de la deuxième fois, celle toujours décevante par rapport à la découverte, la surprise de la première. Mais il y avait plus cette fois.

Le moment déjà. Ses disponibilités et nos capacités respectives pour abriter, l'un ou l'autre la session, nous avait amené la première fois à se rencontrer un jour de semaine ... à midi trente. Cette fois ci, en semaine toujours, à onze heures du matin. Horrible impression de cinq à sept clandestins, renvoi aux images classiques de la relation adultérine et culpabilité de laisser le bureau et mes collaborateurs à leur travail pour aller baizer un bâtard.

J'avais des doutes sur R1 aussi.

Oui, il est bogosse, 28 ans, juste ce qu'il faut de musculation en longueur donnée par la pratique du tennis et la fréquentation de la salle de gym, un petit idéogramme en guise de tatouage, histoire de montrer que ce n'est pas parce qu'on est un garçon bien élevé qu'on ne peut pas s'encanailler. Joli visage, et gabarit parfait à mon gout : pas une crevette, mais un petit mètre 75, parfait contraste avec mon mètre 90, facile à diriger.

Oui, il est en demande pour découvrir la domination et progresser. C'est lui qui m'a contacté sur GR, et honnêtement, je n'aurais jamais songé à le faire : son profil ne donne aucune indication qu'il soit branché cuir ou latex, encore moins qu'il recherche la domination et à se faire dresser progressivement. Heureux contact que j'attribue à la pix, souriante et gentillette, mais en latex quand même, qui orne mon profil depuis plus d'un an, en remplacement de celle, bien sévère et stéréotypée, de mes débuts en domi.

Mais, mais ...

Il en est à cette période un peu compliquée où il sait qu'il cherche ça et hésite, encore, à franchir résolument le pas. Période intéressante, mais  délicate et difficile à gérer pour le domi. Tel un petit Poucet, il me glisse des bribes de ses limites et expériences passées qui sont autant de petits cailloux qui me montrent le chemin déjà parcouru et celui qui lui reste : il préfère commencer le plan en direct ; craint qu'en ayant une première rencontre autour d'un verre, il ne puisse plus rien faire après ; m'avoue lors d'une pause pendant le premier plan, où nous discutions de manière casuelle, qu'il a longtemps eu beaucoup de difficultés à pouvoir le faire avec ses précédents plans, et bien sur, son silence lors du plan et la nécessité de la bière et du poppers pour pouvoir un peu "se lâcher".

Et puis, physiquement, sexuellement, ce n'est pas tout à fait ça. Son joli minois veut dire une mâchoire étroite, qui, naturellement pose difficultés avec ma queue et le travail intensif que j'attends de sa bouche et son fond de gorge. Il n'embrasse pas très bien, mais, surtout, est dans l'incapacité totale de maitriser sa respiration, d'échanger nos souffles quand nous nous embrassons, en dépit de mes tentatives répétées et voulues pédagogues.

Même sa bonne volonté, son empressement, sa rapidité à s'équiper a minima en latex, à trouver un moment pour une deuxième rencontre, voire à envisager ensemble un week-end à Berlin ou Anvers, me font craindre une sorte de feu de paille, un enthousiasme soudain qui s'éteindra à la première difficulté, ou contretemps, dans le développement de la relation.

En dépit de tout, c'est avec un peu d'impatience, de curiosité, un sac plein de matos et cette fameuse appréhension que je me dirige ce vendredi matin vers son appartement aux limites de Paris.

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